N° 111 – Septembre 2018
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AU SOMMAIRE
- Editorial
- Infos diverses
- Liste Groupe 2
- Nouvelles de l’UNAPAF
- Vous avez dit pigeons ?
- Le piège à lacet Billard
- La balise électronique Linopiège
- La montée du véganisme est-elle inéluctable ?
- Photos de lecteurs
- Le courrier des lecteurs
- ...
EDITO
J’ai passé des heures à écouter le chant des oiseaux communiquant entre eux lors d’événements des bois et des champs. J’ai parcouru un territoire durant des années en étudiant avec intérêt passionné les traces des animaux pour deviner leurs faits et gestes. Cela m’a fait prendre conscience que je pouvais comme eux participer activement à la vie de la nature.
En ce qui me concerne pour y maintenir un certain équilibre. Que de chemin parcouru depuis mes premiers pas dans le milieu cynégétique. Les principes du piégeage sont toujours les mêmes mais la législation a beaucoup évolué.
En 1973 certaines espèces qui étaient classées nuisibles deviennent protégées tel que les rapaces nocturnes et diurnes ainsi que le héron cendré, l’écureuil et bien autres.
Après 1984, le piégeage est réglementé. Nous devons suivre une formation pour avoir un agrément de piégeur. Les pièges autorisés sont classés par catégories. Il faut faire une déclaration en mairie et un bilan annuel de captures.
1 aout 1986, arrêt du poison
En 1995, les pièges à mâchoires sont interdits et remplacés par les pièges à lacets d’utilisation plus complexe.
En 2007, de nouveaux articles apparaissent dans l’arrêté existant. Ces articles concernent les appelants dans les cages et l’utilisation du collet à arrêtoir.
En 2011, certains articles de l’arrêté précédent sont modifiés par exemple l’âge minimum pour l’agrément de piégeur.
En 2016, la déclaration en mairie est valable 3 ans au lieu d’un an.
En 2017, une dérogation pour le piégeage du sanglier dans le département du Gard est rajoutée.
La législation évolue sans cesse, la liste des animaux susceptibles d’être classés nuisibles est toujours en vigueur mais les espèces classées et réellement piégeables sont de moins en moins nombreuses. Certains départements ont pratiquement tout perdu.
Dans le département du Nord, suite à l’agrément et pour permettre aux piégeurs de suivre cette évolution, nous avons fondé en 1998 avec 18 volontaires l’APAN (association des piégeurs agréés du nord) puis les gardes assermentés nous ont rejoints en 2000 formant l’APANGA. Il y a donc 20 ans qu’elle existe et j’en suis le président depuis 18. Pendant ces années, nous avons accompagné l’évolution. Nous avons débuté par l’organisation de réunions de terrain dans chaque arrondissement pour donner les informations récentes. Nous représentons les piégeurs aux CDCFS. En partenariat avec la FDC59 et l’ONCFS nous formons les nouveaux piégeurs et gardes. Nous collaborons aux études scientifiques de la faune sauvage et avons massivement participé à l’enquête pie de l’UNAPAF. Nous passons des conventions avec des communes pour des dégâts localisés.
Depuis toutes ces années l’APANGA s’efforce de démontrer la nuisance de certaines espèces en sollicitant inlassablement des constats de dégâts et en insistant sur les relevés de piégeage. Nous n’avons néanmoins pas pu empêcher en 2000 le déclassement de la belette et du putois dans le Nord. En 2016, la pie est enlevée dans la région agricole du Cambrésis et la fouine dans la région agricole de Lille.
Actuellement, le renard est en discussion car il pourrait soi-disant aider les agriculteurs en mangeant les mulots. Il faut toujours argumenter et pour cela je le répète, il nous faut des déclarations de dégâts pour avoir des preuves et bien sûr les relevés de piégeage de chacun d’entre nous.
Pour vous dire encore une fois que les instances modifient toujours les textes, le mot nuisible n’est plus d’actualité, il faut dire maintenant espèce susceptible de commettre des dégâts. Soyons toujours prêts à riposter.
Pierre BONTE
Président de l’Association des Piégeurs Agréés du Nord et des Gardes Assermentés