N°85 – Mars 2012

EDITO

DONNER ! Toujours DONNER ! Et ne RIEN RECEVOIR en ECHANGE tel semble être notre lot quotidien. 

Depuis quelques années nous le voyons bien, nous piégeurs, nous devons faire de plus en plus de concessions pour arriver à maintenir notre activité.
Bien sûr nous ne sommes pas les seuls, les chasseurs, dont beaucoup de piégeurs font partis, sont aussi malmenés, mais les intérêts économiques qu’ils représentent, les préservent encore un peu.
Pour le monde de la chasse, le piégeage, certes indispensable pour la gestion de la faune, n’en reste pas moins un outil parmi d’autres.
Mais demain qu’en sera-t-il ? Dans ce climat délétère les chasseurs en ont fait plusieurs fois les frais, d’accords historiques en désillusions.
Nos ennemis communs veulent notre éradication ! voilà plus de trois ans que les attaques sur le piégeage fusent de tout bord et sont de plus en plus virulentes.
Nous sommes victimes d’un pilonnage incessant orchestré par des écologistes intégristes soutenus financièrement par les plus hautes autorités avec en toile de fond Internet :
les pseudos consultations publiques sur internet à l’échelle nationale, européenne voir internationale, les attaques des arrêtés préfectoraux malgré les accords en CDCFS, et je ne reviendrai pas sur le feuilleton sur la liste nationale d’espèces nuisibles et les revirements qui s’en sont suivis.
Pas sûre que les modifications à venir des textes fassent cesser les attaques administratives et qu’elles nous soient enfin favorables.
L’assommoir est passé à la trappe aux motifs qu’il n’était pas assez sélectif, alors que l’utilisation de ce piège était pourtant très réglementée et très restrictive.
La dernière modification de texte en date, porte sur la mise en place d’un âge minimum pour pouvoir suivre la formation et pour obtenir l’agrément de piégeur.
Cette demande présentée comme un alignement logique avec les règles d’obtention du permis de chasser, a comme objectif caché par nos opposants, d’empêcher d’avoir un réservoir de jeunes pour la pratique du piégeage en essayant de tuer dans l’œuf les futurs piégeurs.
Pourtant, cette nouvelle restriction pourra être facilement détournée en faisant de ces jeunes nos auxiliaires pour relever nos pièges au quotidien.
Récemment, c’est le système de prime à la capture qui a fait l’objet d’une attaque. Encore un moyen utilisé pour éliminer des piégeurs.
Nous avons perdu beaucoup de terrain et malheureusement nous en perdrons encore : quel sera notre seuil de tolérance ?
En cette période de campagne électorale présidentielle, comme par miracle, les promesses et les fausses compassions de tous bords se font jour. On nous promet Monts et Merveilles, bien malin celui qui peut savoir ce que l’on a promis à nos détracteurs dans les couloirs feutrés du pouvoir!
Il ne faut pas se tromper, c’est le calme plat avant la tempête.
A entendre certain, demain on rase gratis ! Attention toutefois à ne pas nous faire tondre et pour cela il faut rester vigilant. Là je fais confiance aux piégeurs sur le terrain, mais également aux représentants de l’UNAPAF pour veiller au grain.
Pour ma part, après cette foule d’événements bons ou mauvais, je reste malgré tout sincèrement optimiste et formidablement fier du travail accompli par les piégeurs de France et de Navarre qui continuent malgré tout, contre vents et marées, à piéger pour le bien de tous, et persuadé de votre soutien dans la défense de nos intérêts.

Dominique ESTELA
Président de l’Association des Piégeurs Agréés de Seine et Marne (77)