On nous affirme que les prédateurs jouent leur rôle dans la nature, que leurs populations s’autorégulent et qu’ils n’ont pas d’impact sur l’abondance des autres espèces. L’autorégulation n’existe pas. Les populations varient en fonction des ressources alimentaires, des conditions climatiques et des épizooties principalement. Quant à attribuer ce phénomène à une volonté du monde animal, c’est faire de l’anthropomorphisme. En réalité les animaux n’ont que deux buts : se nourrir et se reproduire et pour cela tous les moyens sont bons. Tout leur comportement est lié à ces deux activités.
En Allemagne
Étant abonné à des revues de chasse allemandes dans lesquels sont publiés tous les prélèvements de chaque espèce, chaque année. On peut, en regardant les chiffres, se rendre compte de l’importance de la prédation sur le petit gibier. Car les seuls acteurs adaptant leurs prélèvements aux populations sont les chasseurs. Les prédateurs eux se nourrissent et ne gèrent pas.
Les chiffres pris en compte le sont sur une période de dix ans, mais sont éloquents. Pour le grand gibier, tout va encore bien, mais sur le petit gibier les chiffres sont très significatifs.
En ce qui concerne les prédateurs les prélèvements renards sont stables avec environ 450 000 individus prélevés par an. Pour le raton laveur, on est passé de 67 000 à 200 000 prélèvements. Pour le chien viverrin de 14 000 à 33 000.
Côté gibier c’est la catastrophe pour les faisans de 200 000 à 100 000
Pour le lièvre de 360 000 à 230 000
Canards de 420 000 à 285 000
Pigeons ramiers 810 000 à 370 000
Et pour la perdrix 1900 perdrix grises sur tout le territoire. Elle est même protégée ce qui signifie pour elle abandon de sa gestion, donc disparition programmée comme en Suisse ou elle a disparu officiellement.
Il y a peut-être d’autres causes de la baisse, mais si vous observez bien, ce sont les prédations conjuguées des ratons laveurs et des chiens viverrins qui ont la plus grosse influence sur les populations. J’en vois certains nous rétorquer il n’y a qu’à arrêter de chasser. Mais si les prédateurs prolifèrent que restera-t-il de ces espèces fragiles si la régulation diminue ?
Nous, hommes sur le terrain, savons depuis des siècles ce qui se passe et se passera si l’on ne régule pas ces prédateurs et nous ne confondons pas régulation et extermination !
Philippe GOETZMANN (54)
Paul GARCIA